Prévention santé: pensez aux tiques!

Avec l’arrivée des beaux jours et les sorties en pleine air, le risque de se faire piquer par une tique augmente. Les maladies transmises par les piqûres peuvent se révéler très graves, il est donc important de prendre les mesures de protection adéquates et d’effectuer un examen détaillé des parties du corps après une sortie dans la nature. Une réaction rapide après une piqûre est essentielle et permet diminuer fortement le risque de conséquences négatives.

Où trouve-t-on les tiques?

Les tiques se trouvent dans le monde entier. Les tiques sont présentes jusqu’à 1500 m d’altitude dans toute la Suisse. Elles vivent principalement dans les endroits moyennement humides, dans les forêts de feuillus et les forêts mixtes, avec un sous- bois dense (herbes, arbustes et buissons), notamment dans les zones herbeuses et buissonnantes en lisière de forêt, dans les clairières et près des sentiers forestiers, ainsi que dans les haies et les prairies avec des herbes hautes ou des broussailles. Elles sont rares dans les jardins et les parcs bien entretenus qui ne se trouvent pas à proximité d’une forêt, ainsi que dans les forêts de conifères. Elles vivent sur les plantes basses (à 1,5 m du sol au maximum), attendant de se faire emporter par un hôte qui passe à proximité.

Le risque d’être piqué par une tique est nettement plus faible en hiver qu’entre le printemps et l’automne (de mars à octobre). Les périodes où les tiques sont actives varient parfois d’une année à l’autre, en fonction des conditions météorologiques.

Que risque t-on avec les piqûres de tiques?

Les tiques se nourrissent de sang d’animaux et d’êtres humains. Elles possèdent une sorte de trompe, le rostre, qui leur permet de percer la peau. Elles s’y accrochent solidement avec les nombreuses petites dents du rostre et sont donc difficiles à arracher. En piquant, elles dégagent une substance anesthésiante, si bien qu’on ne sent généralement pas la piqûre.

Elles peuvent transmettre par piqûre différents agents infectieux responsables de maladies telles que l’encéphalite à tiques, la borréliose de Lyme ou beaucoup plus rarement les ehrlichioses ou rickettsioses.

La borréliose de Lyme

Dans l’ensemble de la Suisse, 5 à 30 % des tiques (jusqu’à 50 % localement) sont infectées par la bactérie Borrelia burgdorferi. On estime que 6000 à 12 000 personnes contractent chaque année la maladie due à cette bactérie, la borréliose de Lyme. La borréliose réagit aux antibiotiques et peut être totalement éliminée si elle est diagnostiquée à temps.

L’encéphalite à tique

Les tiques qui hébergent le virus de l’encéphalite à tiques ne se trouvent que dans certaines régions, appelées foyers naturels (zones d’endémie). En Suisse, presque tous les cantons du Plateau sont concernés. Dans ces zones, env. 1 % (0,5 à 3 %) des tiques sont porteuses du virus. A ce jour, on ne connaît pas de régions comptant des tiques infectées au-dessus de 1000 mètres d’altitude.

En Suisse, 100 à 250 cas d’encéphalite à tiques sont déclarés chaque année. Environ 80 % de ces patients doivent être hospitalisés. La maladie, qui peut entraîner une invalidité durable, est mortelle dans environ 1 % des cas avec symptômes neurologiques. Il n’existe aucun traitement spécifique, seuls les symptômes peuvent être traités.

Mesures de protection

Protection contre les piqûres de tiques : il est possible de se protéger efficacement en portant des vêtements bien fermés, en évitant les sous-bois et en utilisant correctement les répulsifs contre les tiques (à pulvériser aussi bien sur la peau que sur les vêtements).

Comme les piqûres de tiques, indolores, passent souvent inaperçues, il est recommandé de bien examiner toutes les parties du corps et ses vêtements après chaque passage dans un milieu à risque. Les tiques privilégient les zones chaudes, humides et fines de la peau, comme le pli des genoux, l’intérieur des cuisses, l’aine, le cou, la nuque et les aisselles, ainsi que, chez l’enfant, le cuir chevelu.

Vaccination contre l’encéphalite à tiques

Elle est conseillée (dès l’âge de 6 ans, en général) aux personnes qui habitent ou séjournent dans une région où la vaccination est recommandée (voir map.geo.admin.ch). Elle est inutile pour celles qui ne sont pas exposées aux tiques. La vaccination n’est pas recommandée en général chez les enfants de moins de 6 ans, car les maladies graves sont très rares avant cet âge. Le cas particulier des jardins d’enfants en forêt doit être évalué en fonction de la situation locale et au cas par cas.

La vaccination est remboursée par les caisses-maladie, conformément aux recommandations dans le cadre de l’assurance de base.

Comment enlever une tique

Toute tique doit être enlevée le plus rapidement possible. Dans les premières 24 heures, le risque d être infecté par une bactérie est quasi inexistant. Le plus pratique est de l’attraper à ras de la peau au moyen d’une pince fine et de tirer régulièrement. Il faut ensuite désinfecter l’endroit piqué. Mieux vaut consulter un médecin si des symptômes apparaissent après une piqûre de tique.

En présence d’un érythème migrant, un traitement antibiotique est indiqué, surtout afin de prévenir l’atteinte d’autres organes en cas de progression de la maladie. Un traitement préventif après une piqûre de tique n’est toutefois pas recommandé s’il n’y a pas de symptômes.

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